Entretien avec Léa Martin, fondatrice de L’Atelier Vert

Pourquoi avoir quitté la fast fashion ? 

Léa Martin, fondatrice de L’Atelier Vert, a travaillé cinq ans dans l’industrie de la fast fashion avant de tout abandonner. « J’ai vu l’envers du décor : surproduction, exploitation des travailleurs, pollution massive. Ça ne correspondait plus à mes valeurs », confie-t-elle, assise dans son atelier provençal baigné de lumière. Elle raconte comment le choc du documentaire The True Cost a été un déclencheur. « J’ai voulu créer une marque où style et éthique coexistent, sans compromis. »

Comment choisit-elle ses matières ?Léa mise sur des matériaux végétaux innovants comme le Piñatex (cuir d’ananas) et le cuir de liège. « Je choisis des matières qui valorisent des sous-produits agricoles ou des ressources renouvelables. Le Piñatex transforme des feuilles d’ananas, souvent jetées, en un textile robuste. Le liège, prélevé sans abattre l’arbre, est naturellement durable », explique-t-elle. Elle privilégie des fournisseurs certifiés, comme des coopératives aux Philippines pour le Piñatex et des producteurs portugais pour le liège, en s’assurant que leurs pratiques respectent l’environnement et les travailleurs. Chaque lot est testé pour garantir l’absence de produits chimiques toxiques, avec des finitions certifiées GOTS pour le Piñatex. « C’est un travail de recherche constant pour trouver des partenaires alignés sur notre vision. »

Quels sont les défis pour rester fidèle à ses valeurs éthiques ?Léa ne cache pas les obstacles. « Le coût des matériaux durables est un frein. Le Piñatex et le liège sont plus chers que le cuir synthétique ou animal, ce qui rend nos produits moins compétitifs face à la fast fashion. » Elle évoque aussi la complexité de la traçabilité : « S’assurer que chaque étape de la chaîne, de la récolte à la confection, respecte nos standards éthiques demande un effort colossal. » La sensibilisation des consommateurs reste un défi. « Beaucoup veulent des produits écoresponsables, mais hésitent face au prix. On doit éduquer sans juger. » Malgré ces hurdles, Léa reste optimiste : « Chaque client convaincu est une victoire. On prouve que la mode peut être belle et responsable. »

Vision pour l’avenirLéa rêve d’un futur où les matériaux végétaux deviennent la norme. « Dans dix ans, j’espère voir le Piñatex et le liège dans toutes les grandes maisons de mode. Mais il faut aussi changer les mentalités : acheter moins, mais mieux. » Elle travaille sur de nouveaux projets, comme des accessoires en cuir de pomme et des collaborations avec des artisans locaux pour promouvoir le savoir-faire provençal. « L’Atelier Vert, c’est plus qu’une marque. C’est un mouvement pour une mode qui respecte l’environnement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Panier
Retour en haut